Extrait lu pendant la trêve de fin d’année dans “Tous les hommes n’habitent pas le monde de la même façon” / Jean-Paul Dubois. A considérer lors de la prochaine mise en terre :

La détention allonge les jours, distend les nuits, étire les heures, donne au temps une consistance pâteuse, vaguement écœurante. Chacun éprouve le sentiment de se mouvoir dans une boue épaisse d’où il faut s’extraire à chaque pas, bataillant pied à pied pour ne pas s’enliser dans le dégoût de soi-même. La prison nous ensevelit vivants. Les courtes peines peuvent espérer quelque chose. Les autres sont déjà dans la fosse commune. Et si d’aventure on leur accorde une remise de peine, ils iront, un moment, respirer l’air du dehors, mais reviendront ici, dans la maison des réprouvés, où on les appelle par leur nom, où on les traite comme des animaux de ferme“.

Depuis sa prison, et son univers omniprésent, un homme refait le fil de sa vie jusqu’à son crime irrésistible. Dialogue bourré de réalisme, d’humour et d’intelligence, pris en passant et néanmoins incontournable. Tous à vos pelles et belle lecture !

 

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