En théorie oui, mais dans la pratique la révocation d’un avocat d’office et son remplacement par un nouvel avocat d’office relève du parcours du combattant.

Les conditions pour révoquer un avocat d’office sont très restrictives. Il faut d’une part que le lien de confiance avec votre avocat soit gravement perturbé ou d’autre part qu’une défense efficace ne soit plus assurée.

Une simple divergence de vues quant à la stratégie de défense ne justifiera pas la révocation du conseil d’office, ni le fait que le conseil d’office refuse de mettre en œuvre les démarches vouées à l’échec que son client requiert. Seuls des manquements graves de l’avocat d’office ou un comportement manifestement erroné du point de vue du droit matériel ou de procédure justifieront la révocation du conseil d’office.

Tel sera le cas de l’avocat d’office qui dit ouvertement ne pas croire son client et qui de ce fait n’assure plus une défense efficace, de même que l’avocat qui s’endort lors de l’audition de son client ou qui laisse passer un délai.

Les cas de révocation du conseil d’office sont donc très rares. La seule possibilité de changer d’avocat lorsque les conditions de la révocation ne sont pas réunies est d’engager un avocat de choix, ou un avocat privé qu’il vous appartiendra alors de rémunérer. Sachez à ce sujet qu’en cas de défense obligatoire, le Ministère public aura l’obligation de s’assurer que vous serez en mesure de supporter les honoraires de votre avocat de choix jusqu’à la fin de la procédure de première instance avant de relever l’avocat d’office de sa mission.